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Interview

LA DIGITALISATION DES MÉTIERS DE L’AÉRONAUTIQUE : ENJEUX, BONNES PRATIQUES ET LEÇONS

L’industrie aéronautique arrive en tête du classement dans le déploiement des nouvelles technologies. Selon David Perret, General Manager de Crane Aerospace, malgré les complexités pratiques et techniques de la transformation digitale, le principal aspect de sa réussite est humain. Nous avons également échangé sur l’impact des nouvelles technologies sur le secteur et les métiers de l’aéronautique, les bonnes pratiques et des exemples concrets.

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Knowledge

QU’EST-CE QUE L’INDUSTRIE 4.0?

Industrie 4.0 ou l’industrie du futur désigne la quatrième révolution industrielle après celle de la mécanisation, celle de la production de masse et celle de l’automatisation. L’insertion progressive des technologies digitales et d’intelligence artificielle dans la fabrication industrielle, permettra de mettre les machines, les hommes et les procédés dans un réseau et traiter toutes les données essentielles en temps réel. L’industrie devient désormais un système global interconnecté et autonome.

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LA DIGITALISATION DES MÉTIERS DE L’AÉRONAUTIQUE : ENJEUX, BONNES PRATIQUES ET LEÇONS

Quelle est votre expérience de la transformation digitale dans votre usine et dans votre groupe, en général ?

Dans le secteur aéronautique nous sommes sensibilisés à l’Industrie 4.0 depuis longtemps à travers de l’Industrie du Futur et des différents programmes qui ont été lancés. Implication de l’application 4.0 dans notre groupe a été démarrée il y a quelques années et c’est un axe essentiel de notre stratégie pour gagner de la compétitivité par rapport à la concurrence. Notre terrain de jeux est extra-compétitif car nous sommes exposées à la concurrence mondiale.

A votre avis quels sont les principaux aspects de la réussite de cette transformation ?

L’important, c’est que cela soit l’application d’une vision du chef d’entreprise et toute l’équipe du management. Ce n’est pas juste pour faire plaisir ou parce que c’est un phénomène du mode. Il faut vraiment que les gens sentent que c’est un projet d’entreprise avec une réelle vision pour garder la compétitivité, l’innovation, sa position du leader dans son secteur d’activité. Toute transformation, si ce n’est pas ressenti ainsi par les collaborateurs, risque de rester une nouvelle mode, quelque chose de nouveau. C’est pourquoi il faut impliquer les collaborateurs et leurs expliquer que ce n’est pas pour les remplacer mais surtout pour les délibérer des tâches qu’ils n’aiment pas ou des tâches qui peuvent être pénibles ou sans valeur ajoutée, et leur montrer qu’en fait c’est à eux de contribuer pour savoir où la digitation est nécessaire. Là on parle de robots, de cobots, mais parfois de toutes petites programmations ou des petits choses : au lieu de faire de copier-coller 12 fois par jour d’avoir de petites macros pour réaliser cela, ou de réduire le temps de traitement, d’habitude des impressions, des scanners, tout tant des choses, mais c’est surtout de leur enlever tout ce qui n’a pas d’intérêt dans leur quotidien.

Quelles sont les leçons que vous en tirez en termes de bonnes pratiques ainsi que celles à éviter ?

Pour les bonnes pratiques, en fait ce qui n’est pas forcément évident est qu’il faut avoir des compétences. La transformation numérique fait émerger de nouveaux métiers : les métiers numériques, mais aussi les métiers qui ne sont pas numériques à la base mais qui nécessitent des compétences transverses, à la fois numériques et spécifiques à quelques métiers. Il est donc très important de bien identifier, d’acquérir ces nouvelles compétences.

Quels gains peut-on réaliser suite à la transformation ? Avez-vous un ou des exemples concrets à nous donner ?

La transformation digitale, il ne faut surtout pas lancer pour lancer, car c’est la mode, ou parce qu’il y a des prestations qui veulent absolument se vendre. Par exemple, la robotisation des processus. Dans certaines cas, l’étude montre que c’est très bien, on va avoir un robot ou un cobot, mais il n’y a pas de retour sur l’investissement. Et là, il faut faire beaucoup d’attention, car investir pour investir est un piège qu’il faut éviter. Pour nous, le ROI est un indicateur crucial. Par exemple, le remplacement de découpage manuelle de circuits imprimés par des laser. Avant il y avait une certaine pénibilité de travail et cela prenait un certain temps. Et aujourd’hui, quand un circuit imprimé arrive on va le découper au laser, ça se fait de manière automatique et on a un retour sur investissement qui est de 1.5 an et ensuite on va gagner de l’argent là-dessus. Un autre exemple, est une ligne d’emballage des pièces avec des cobots. Parmi les gains importants, il faut aussi mentionner la satisfaction du personnel. La transformation des processus allège des tâches répétitives, pénibles et à faible plus-value. Le personnel peut désormais se focaliser sur les tâches plus sympathiques, celles qui constituent le cœur de leur métier et leur savoir-faire. Un exemple tout simple, la mise en place de la signature électronique : au lieu le passer avec un document chez les gens, cela se fait automatiquement.

Comment abordez-vous votre participation à la formation MasterClass Industrie 4.0 de CentraleSupélec ? Quels sont vos messages clés ?

Ma participation est un plaisir partagé. Je suis ravi de partager mes expériences avec les participants. Je souhaite surtout que notre session soit interactive, qu’elle donne lieu a une discussion intéressante sur la pratique de la mise en place des solutions de l’Industrie 4.0 et la transformation digitale.